Prix du conseil général au festival de Maisons-Laffitte 2014.
Betty : Je te remercie sincèrement mais toi et moi on a assez joué à papa-maman pour toute une vie tu ne crois pas?
Dans un atelier de recyclage de papiers, Georges et Bobby, forçats des temps modernes, vident leurs bières en se remémorant le bon temps passé. Ils attendent Betty, amie de jeunesse, revenue dans cette bourgade reculée après 13 ans d’absence. Elle a changé, elle a réussi. Ces retrouvailles teintées de sarcasmes, de tendresse faussement romantique, de jeux puérils et absurdes laissent percevoir un terrible drame passé sous silence que les années n’ont pas effacé. L‘héroïne vengeresse tisse la toile d’un macabre scénario, nous rappelant que l’arme des humiliés reste la vengeance. Et le pire c’est qu’on rit….
Betty (la souris) | Valérie Tribbout |
George (La crevette) | Frédéric Pillet |
Bobby (le bélier) | Jean-François Lecomte |
Nous jouerons le baiser de la Veuve dans le cadre du festival de Maisons-Laffite, le samedi 31 mai 2014 à 14h30. La représentation aura lieu à la salle Malesherbes.
Nous donnons une représentation le samedi 15 mars 2014 à 20h45 au centre culturel de l'Athénée à Rueil Malmaison. Le théâtre est situé à 150m du RER A ( 2, avenue Alsace-Lorraine - 92500- Rueil Malmaison ). Les réservations ne sont pas encore ouvertes. Dès qu'elles le sont, ces informations seront disponibles sur notre site.
Nous donnons deux nouvelles séries de dates au théâtre "Les Enfants Terribles" les 25 & 26 Octobre 2013 à 20h et les 22 & 23 Novembre 2013 à la même heure. Le théâtre est situé dans le 20em (157, rue Pelleport - 75020 - Paris ). Les réservations sont ouvertes, pour réserver c'est ici (lien weezevent). Les places sont à 13€ en plein tarifs, à 10€ en tarif réduit. Et les 15 premiers à réserver peuvent bénéficier automatiquement du tarif réduit....
Notre première était fixée le mercredi 17 avril 2013 à 20h30 à la salle des fêtes de Suresnes ( 2 Rue Carnot, 92150 Suresnes) lors de l'édition 2013 du festival de Théâtre amateur.
On ne peut pas parler de cette pièce sans noter la structure duale qui se dégage du texte. Deux actes, deux réalités. Un premier acte, d'un bloc, où une amie d'enfance revient au pays. Elle s'est échappée depuis longtemps du quotidien âpre de cette petite bourgade frustre qui n'offre aucune perspective. Ici, on brasse le papier et l'odeur des bains d'acide nous prend à la gorge. Betty a réussi, elle ! Elle revient pour enterrer son frère. C'est l'occasion de revoir d'anciens camarades de classe. Le temps a passé cependant. On cherche quoi se dire, on cherche dans le passé les anecdotes partagées, on cherche par là ce qui nous lie encore. Souvent la mémoire nous joue des tours. Rien que de très banal, et pourtant, derrière les trous de mémoire nés d'une longue séparation, on sent que le passé pèse plus lourd que les protagonistes ne veulent bien nous le laisser apparaître. Ça et là, des fêlures apparaissent. La partition des retrouvailles se déroule mais, au dessus, dans les vides, dans la fulgurance de quelques phrases, des notes stridentes s'échappent. La mécanique ripe et grince par endroits.
Le deuxième acte s'ouvre. Il s'agit du même lieu, quelques minutes seulement se sont écoulées, et pourtant l'atmosphère n'est plus la même. Suite à cette brève ellipse entre les deux actes, la réalité change et plus on s'enfonce dans l'acte, plus les personnages s'éloignent de l'impression première qu'on a eue d'eux. C'est cette bascule, franche et nette qui nous bouscule et nous interroge. De quoi cet espace entre les deux actes s'est il chargé ? Quel changement pour un simple baiser que la veuve refuse !
Il y a, dans ce texte une espèce de mécanique policière. A la fin de la pièce, sachant le fin mot de l'histoire, on se plait à vouloir remonter le fil de l'histoire, pour voir comment chaque pièce du puzzle entrevue furtivement au premier acte vient s’emboîter dans le tableau final. Tous ces indices, que l'auteur a semés sur le chemin du premier acte, changent d'aspect à la lumière du deuxième mouvement. On en cherche la cohérence. On a besoin de comprendre. C'est une sorte de pièce "à tiroir".
C'est cette impression policière que nous cherchons à traduire. On souhaite mettre en scène, le baiser de la veuve, comme un thriller, pour faire naître dans les dissonances du premier acte une tension, une appréhension. Et si Betty était revenue avec une idée précise ? Et si le scénario de la pièce était écrit dès le départ? Et si chaque dissonance, n'était qu'un fil tendu par la veuve pour mieux piéger sa proie? Et si les incohérences d'humeur de George et Bobby s'apparentaient à une tentative désespérée pour ces deux pauvres bougres d'échapper aux filets d'un piège qu'ils pressentent, qu'ils craignent mais qu'ils n'arrivent pas à voir?
Il y a dans le texte, un fil conducteur violent, une obstination froide, une logique implacable, On souhaite braquer notre projecteur sur cette toile de vengeance que Betty s'applique à tisser. Et si le chaos des comportements n'était qu'apparent, un simple écran de fumée devant une volonté ferme et déterminée ?
Le baiser de la veuve embrasse cette double réalité. Il se joue à huis clos. Il embrasse Georges et Bobby, les met face à eux-mêmes et les condamnent irrémédiablement.
Jean-François